L’État prendra le contrôle total d’EDF le 8 juin, à la suite de la renationalisation de l’entreprise énergétique, malgré les contestations des petits actionnaires. C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, lors d’une entrevue sur RTL le mardi 23 mai. Cette décision permettra de mener à bien le programme de construction de six nouveaux réacteurs nucléaires de dernière génération (EPR) dans les meilleures conditions possibles, tout en renforçant l’indépendance énergétique du pays.
Jusqu’à l’année dernière, l’État possédait 84% d’EDF, et le gouvernement avait exprimé en juillet 2022 son intention de reprendre le contrôle total du groupe. Le processus a pris du retard par rapport au calendrier initial, mais la justice a rejeté le recours des petits actionnaires d’EDF qui espéraient obtenir un meilleur prix pour leurs actions, permettant ainsi à l’offre publique d’acquisition (OPA) de se poursuivre.
Selon un communiqué de l’Autorité des marchés financiers (AMF) publié mardi, l’État détient actuellement “au moins 98,04%” des droits de vote. Bruno Le Maire a expliqué que cette situation permettra d’imposer des exigences claires à EDF, notamment une augmentation de la production d’électricité nucléaire, alors que le gaz russe fait défaut. Tout cela devrait également aboutir au prix le plus bas possible pour les clients et garantir l’unité d’EDF, a-t-il ajouté.
La renationalisation d’EDF marque un tournant important dans le secteur de l’énergie en France, mettant l’entreprise sous le contrôle direct de l’État. Cette mesure vise à renforcer la sécurité énergétique du pays et à s’assurer que les décisions prises par EDF correspondent aux intérêts nationaux. Alors que la demande d’énergie continue de croître et que les préoccupations environnementales sont de plus en plus pressantes, la construction de nouveaux réacteurs nucléaires de dernière génération est considérée comme une étape essentielle pour répondre aux besoins énergétiques tout en réduisant les émissions de carbone.
La renationalisation suscite cependant des débats et des inquiétudes parmi les investisseurs privés et certains acteurs du secteur de l’énergie. Certains craignent que l’État ne favorise pas suffisamment l’innovation et la concurrence, tandis que d’autres soutiennent que cette décision est nécessaire pour garantir la stabilité du marché et la sécurité énergétique à long terme.
Dans tous les cas, l’État français, désormais détenteur de “100%” d’EDF, est confronté à la responsabilité de diriger efficacement cette entreprise d’envergure nationale et de prendre des décisions stratégiques qui façonneront l’avenir du pays sur le plan énergétique. La réalisation du programme de construction des nouveaux réacteurs nucléaires sera un test crucial de sa capacité à mener à bien ces projets ambitieux dans l’intérêt de la nation tout entière.
Source : France info